Mon Baby Blues

Non je ne viens pas tout juste d'accoucher, mais c'est le cas de plusieurs copines autour de moi, et cela fait ressortir ce sujet (douloureux) dont je n'ai jamais vraiment parlé ici.

Le Baby Blues on en parle finalement très peu dans les livres. On y évoque une petite chute d'hormones vers j+2 après l'accouchement, qui pourrait éventuellement vous faire ressentir un peu nostalgique et verser quelques larmes. Comme dirait Florence Foresti, c'est presque joli dit comme ça !


Pour la naissance de ma Grande, disons le clairement et sans détours: j'étais au fond du trou. Mon corps n'était que douleurs: points d'épisio particulièrement serrés, crevasses .... Je ne pouvais pas m’asseoir, pas rire, pas éternuer, pas dormir tellement que javais mal, dès que je l'entendais pleurer pour manger je pleurais à l'idée de la douleur que j'allais encore ressentir en la mettant au sein. 
Et à part un pauvre Doliprane 500 ( autant dire rien par rapport à la douleur) on ne me donnais rien parce que sinon, ça allait "couper la montée de lait" ! 
Jusqu'à ce que je m'effondre littéralement devant une sage-femme à 23h et qu'on me donne enfin la moitié d'un anti inflammatoire. C'était très peu mais rien que ça, rien que de ne plus devoir gérer une douleur insupportable en plus de tout ce qu'il y a à gérer dans ces moments là, rien que de pouvoir dormir entre 2 réveils nocturnes, ça allait déjà mieux.

Je pense que toute cette douleur a eu un rôle dans mon Baby Blues. Mais il n'y avais pas que ça. Le Baby Blues à la base c'est hormonal.

J'ai ressenti une sorte d'énorme angoisse dès le lendemain de sa naissance. Je la regardais et je pleurais.
Je pleurais parce que le temps passais vite, il allait passer trop vite , je n'aurais pas le temps de profiter d'elle, de lui faire assez de câlins, je voulais qu'elle reste toujours ce petit bébé, je ne voulais pas qu'elle grandisse, que demain déjà elle soit ado et parte de la maison ... Ouai, quand même hein! Mais ça ne se contrôle pas... 

Je pleurais parce que je l'aimais déjà beaucoup trop. Aimer tellement que ça en fait mal. 
Du coup je pleurais tout le temps. Parce que j'étais triste, parce que j'étais épuisée, parce que j'avais mal, parce que j'étais heureuse.
J'ai pleuré comme une madeleine dans l'ascenseur, le jour du départ de la maternité. Je ne voulais pas vraiment partir de ce cocon...

Les premières semaines ont été vraiment dures, j'étais comme dans une bulle, je n'avais ni la force, ni le temps, ni l'envie de voir des gens. Je ne me sentais pas de promener au soleil plus de 10mn, ni de prendre la voiture, tout était un effort..
Je me souviens d'une fois où quasi tous nos potes étaient chez nous, j'étais debout ( j'avais mal) je souriais aux blagues, mais j'avais les larmes aux yeux. Une copine m'a dit des mois plus tard "à l'époque je voyais que tu pouvais craquer à tout moment".

La douleur est passée, finalement assez vite, 15 jours je crois, mais son intensité me laisse un souvenir mémorable, comme si ça avait duré des mois. 
Le Baby Blues est resté. Longtemps. C'était peut-être plutôt une dépression post partum selon mon médecin. Avec des hauts et des bas. 

Pour la naissance de la Mini, rien à voir. Elle a su téter de suite, aucun souci ni douleur de ce côté là. J'ai accouché dans l'après midi, sans la fatigue d'une nuit blanche pour commencer. Les points étaient normalement cousu, ce n'était qu'une gêne, pas vraiment une douleur. Je faisais ma petite sieste quotidienne, j'avais quasi interdit à tout le monde de venir me voir à la maternité pour pouvoir me reposer, et je n'avais qu'une hâte c'était de rentrer chez nous tous ensembles. 
3 jours après on faisait notre première balade en famille et en écharpe. 1 semaine après on se faisait notre premier restau le midi pendant que la grande était à la Creche. 
Bref, j'avais vraiment la pêche !! ( et pourtant la Mini dormait moins que ça sa sœur..) 
Alors je me suis dit que c'était sûrement ça, l'effet deuxième enfant. L'expérience, l'anticipation ... Le non Baby Blues. 

Entre temps, deux copines ont accouché de leurs premiers enfants. Et vous savez quoi? Pas l'ombre d'une larme, la pêche, elles voyaient des gens assez tôt après leur sortie de maternité, elles étaient "en forme" ( autant en forme que l'on peut l'être avec les nuits d'un nouveau né !), elles souriaient, avaient un moral au top !
Ça faisait plaisir à voir, mais au fond, je crois que j'étais un peu jalouse

Pourquoi pas toutes les jeunes mamans. Pourquoi moi et pas elles? C'était de ma faute? J'avais géré comme une quiche la naissance de ma première fille? Je n'avais pas pris sur moi, pas fait l'effort de ne pas m'enfermer sur moi même?  J'avais sûrement était nulle ! 

Car est-ce que ça arrive vraiment aux autres ça en fait, puisque dans les livres le Baby blues c'est trois fois rien ?
Et je ne suis pas convaincue d'avoir vraiment vécu une dépression post partum non plus, ça me paraît trop fort  comme diagnostic par rapport aux quelques expériences que j'ai pu lire à ce sujet. Mais alors, que c'est-il passé? 

Je me pose encore sincèrement la question presque 4 ans plus tard. Je ne comprends toujours pas ce qui s'est vraiment passé, pourquoi moi, j'ai réagi comme ça. Je me sens souvent seule dans ce cas là. Peut-être parce que personne n'en parle vraiment trop ? 
Si vous avez connu des expériences similaires, rassurez-moi, ça arrive aussi aux autres?! 


1 commentaire:

  1. Oui ça arrive aux autres ! Personnellement c'était l'organisation avec mon bébé qui me faisait paniquer et donc pleurer. J'ai eu le même problème pour sortir mais je me suis forcée et je ne suis pas restée seule mais les quinze premiers jours ont été très difficiles.pas de culpabilité pour autant, mon bébé va bien, et je suis aujourd'hui très heureuse...

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