Et non, je ne travaille toujours pas ( ou comment la pression vient des autres)

Si vous me suivez sur Instagram, vous n'êtes pas sans savoir que je ne travaille plus depuis quelques mois.
Il y a un an, nous avons tous appris que nous allions quasiment tous être licenciés par notre grosse entreprise Américaine rachetée par une encore plus grosse entreprise Américaine ..
Même pas 5 ans plus tard donc, c'était l'histoire qui recommence ! Cette fois les conditions sont bien différentes, et je ne suis pas la seule. Les premières équipes ont commencées à partir en juillet, dont moi. Cela fait donc bientôt 8 mois ( déja?!!).

Alors à  première vue c'est un peu flippant, surtout quand on ne s'y attend (presque) pas. Mais avec le recul, les négociations ayant été bonnes, nous sommes parti dans de bonnes conditions. 
Je bénéficie d'un congés de reclassement. C'est à dire que pendant 1 an je touche 90% de mon salaire, j'ai le droit de faire des formations et un bureau m'aide dans ma recherche d'emploi ou reconversion. Je ne suis donc pas au chômage, mais bel et bien toujours employée.

Les dernières années ont été intenses, avec les deux choupettes nées à deux ans d'écart, un boulot prenant, des retours à la maison de plus en plus tardifs, notamment après le déménagement ( merci les interminables bouchons de la ville la plus embouteillée de France ..) !
Heureusement que j'avais réussir à obtenir un 80%: ne pas travailler le mercredi était le parfait compromis dans tout ça. Si je ne voyais quasi pas les filles le soir, au moins je savais que tous les 3 jours j'avais des journées complètes avec elles pour profiter! 

La perte de mon travail a directement signifié pour moi la perte de mon temps partiel. Dans mon boulot, il est en effet assez difficile de demander dès le début un 80% .... 
Alors je me suis dit que j'allais commencer par profiter tranquillement de l'été pour garder mes pepettes, et qu'on verrait en septembre.

En septembre, la Mini est rentré à l'école, j'ai profité d'elles en les récupérant tous les jours à 16h20. Pas de garderie, pas de nounou à domicile, mais des goûters au parc avec Maman et les copains!
Puis on a eu des projets perso qui m'ont pris pas mal de temps, Je me suis beaucoup occupé de la maison aussi, faire ou faire faire des petits travaux que je n'avais pas le temps de gérer avant. Je garde moi-même les filles à chaque vacances, et croyais moi, des vacances il y en a souvent ;-) 

Bref, tout ça pour vous dire que le temps passe trés trés vite. J'ai voulu prendre du temps pour moi, faire ce qui me plaisait, mais le temps file encore plus vite avec des journées et semaines bien remplies. Deux jours seule et j'ai les filles le Mercredi. Deux jours seule et c'est déjà le week-end.
Depuis Janvier je suis un peu plus active dans ma recherche d'emploi, tout en restant difficile sur mes critères , mais je ne suis toujours pas pressée ni stressée.

Par contre depuis tous ces mois, ce qui n'a jamais changé, c'est le regard des gens, leurs questions, leurs interrogations:

"et toi alors, le boulot?"
"tu ne cherches toujours pas ?"
"t'es toujours tranquille à rien faire?"
"alors, c'est quand que tu t'y mets"
"ça va t'es pas stressée toi!"
"oh la la moi je ne pourrais pas"

Et non les gars, je ne travaille toujours pas, et je ne suis pas stressée car j'ai un salaire ! Mais visiblement, vous, ça vous dérange. La pression sociale de DEVOIR travailler, ça vous parle?
Pourtant, c'est dingue, mais je ne suis même pas au chômage, je ne profite de rien que les autres payeraient pour moi.
Ce congés de reclassement j'y ai droit. Je n'ai rien demandé. Je n'ai pas demandé à perdre mon emploi, mon 80%, mon équilibre.
Quand je retournerai au boulot, la vie de fou va recommencer, le rythme infernal, ne voir mes filles le soir que 1h pour les moins bons moments ( mangez! brossez vous les dents! allez, dormez maintenant!).
Devoir m'occuper de la maison, des lessives, du lave vaisselle à 21h une fois les filles couchées.
M'écrouler sur le canapé à 22h en disant à mon Mari " bon beh je suis KO je vais me coucher".
Ne plus profiter de mes Mercredis avec les filles pour aller promener en collines, à la mer ou à la piscine. Cette vie qui m'attends m'angoisse, me tends d'avance.

(shutterstock)


Alors oui, je prends mon temps. Oui je profite.

C'est fou de ne pas comprendre ça, non ?
Le pire c'est que tout ces gens qui me demandent souvent où j'en suis, sont les mêmes qui se plaignent de n'avoir le temps de rien dans leurs vies. Ils ne voient pas assez leurs enfants, ils ne prennent pas assez de temps pour eux, ils travaillent trop, ils sont crevés!
Je suis sure que si ils avaient la chance d'avoir une petite parenthèse de tranquillité ils seraient les plus heureux. 
Mais non, il faut qu'ils me fassent sans cesse culpabiliser ! C'est dingue ce diktat du travail à tout prix .... cette pression sociale. J'ai l'impression de devoir sans cesse me justifier. 
Non je ne travaille toujours pas, mais non je ne suis pas au chômage. J'ai le temps, laissez moi tranquille.

Heureusement que j'ai quelques amis qui m'ont dis de suite "oh mais profite, t'as trop raison !! Comme j'aimerais moi aussi être payé pour faire ce que je veux de mes journées". Et ils me le disent toujours, de ne pas me stresser, de prendre le temps. Et je les en remercie. De me déculpabiliser de quelque-chose qui ne devrait pas être culpabilisant et que je n'ai pas choisi.

En vrai je suis même assez perdue. Retourner au boulot faire ce que je faisais? C'est à dire rester enfermée dans un bureau du matin au soir sans bouger, sans voir le soleil briller. Changer complètement pour me lever le matin contente d'aller faire quelque chose qui me plait vraiment? Oui mais quoi? 
J'ai retourné 100 fois tout ça dans ma tête. Ce n'est pas évident d'être à un moment où j'ai le temps et la possibilité de choisir. Je cherche du travail, dans ce que je sais faire, par défaut, pas convaincue. J'ai 35 ans et je suis Maman. Les priorités de ma vie ont changées. Je veux pourvoir passer du temps avec elles, profiter, leur faire des tonnes de câlins, parce que dans même pas dix ans elles n'auront plus besoin de moi. J'aurais tout le temps de me dévouer corps et âme au boulot...

Je vais rassurer ceux qui stressent pour moi et me stressent depuis tout ce temps. Je chercher enfin vraiment du boulot. Mais presque plus par obligation face à toute cette pression que par nécessité immédiate ..
Et vous alors, les Mamans ont foyer surtout, vous la ressentez cette pression sociale ?


2 commentaires:

  1. Alors moi je vais te dire un truc, et tu le sais déjà. Mais pour toutes celles qui te mettent la pression, ca pourra être un petit coup de pression :
    On n'existe pas pas par son travail !
    La vie c'est la famille, les enfants. Donc si tu peux, ne serait-ce que 12 mois d'offrir ce luxe de profiter de tout ça, mais en fait ça dérange qui ?
    Moi je ne bosse plus. J'ai été salariée. Virée. Auto-entrepreneur pendant des années. Et maintenant plus rien.
    Je suis mère au foyer depuis que je suis à Marseille. Je kiffe avec mes gosses même si c'est épuisant. Je m'occupe de la maison et de tout le reste. ET de ce fait mon mari peut être à 100% dans son boulot. Ce qui nous permet aussi d'avoir ce rythme de vie.
    Perso ca me convient très bien. Même si j'essuie aussi des critiques, comme quoi je suis rétrograde. Que la place de la femme n'est plus à la maison...
    Bah chacun son point de vue. Moi le soir j'ai le temps de kiffer avec mes enfants. Et ensuite avec mon mari. Et le week-end je glaaaaaaande !

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  2. Je dirais juste une chose : les autres on s'en fout ! Qu'ils jasent, qu'ils critiquent, qu'ils bavent d'envie ça les regarde, tu n'as rien volé, ce que tu as tu l'as mérité et basta cosi :-) ENJOY !!!

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